Le nouveau premier ministre grec Alexis Tsipras a eu beau faire la tournée des chefs d’État européens, Hollande, Merkel et la banque centrale européenne se sont essuyé les pieds sur le vote du peuple grec contre l’austérité.
Différentes enquêtes nous révèlent que l’évasion fiscale des banques et grandes entreprises pour la seule Europe se monte à 1000 milliards d’euros… chaque année ! C’est ce vol organisé, cumulé au fil des ans, que les représentants en chef du capitalisme européen nous font payer par des politiques d’austérité depuis des décennies !
Une commission d’enquête commanditée par le Sénat a récemment chiffré le coût de la seule évasion fiscale à 50 milliards d’euros de manque à gagner chaque année pour l’État français.
C’est autant que le montant annuel du budget de remboursement des intérêts de la dette française ! Pour qu’une minorité de richissimes fraudent le fisc en « toute légalité », c’est toute la population laborieuse qui paye. Il en va de même en Grèce !
Plus le mensonge est gros…
Fin janvier, des démagogues ont fait circuler une information mensongère, selon laquelle une annulation de la dette grecque coûterait aux contribuables français et allemands près de 700 euros par habitant. Depuis, même des journaux patronaux comme La Tribune ou Le Figaro ont dû démentir et annoncer qu’en réalité cela reviendrait tout au plus à 10,5 euros par contribuable, à supposer que l’État français compense le manque à gagner des intérêts versés par la Grèce par une augmentation d’impôts. En réalité, ce qu’on appelle « les plans d’aide » à la Grèce ont rapporté de l’argent à des États comme la France et l’Allemagne, ainsi qu’aux banques, qui ont emprunté à la Banque Centrale Européenne à des taux d’intérêt de moins de 1 % pour ensuite prêter à la Grèce à 3 ou 5 %, empochant de fait la différence.
La crise grecque a permis aux patrons de toutes nationalités de s’engraisser en rachetant à bas prix des entreprises publiques, des plages et des îles mises aux enchères, mais aussi en exploitant à outrance leurs salariés, la législation du travail ayant été démantelée et le Smic abaissé à 580 euros.
Ne pas quémander, il faut imposer !
Alors, ce ne sont pas les gentilles tournées européennes du premier ministre Alexis Tsipras ou de son ministre des Finances auprès des gouvernants et des banquiers d’affaires européens qui infléchiront les choix de ces rapaces. Ils auraient mieux fait de s’adresser directement aux différents peuples européens, car c’est d’une tournée européenne des luttes qu’ont besoin les travailleurs, les chômeurs et les jeunes d’Europe.
Que les peuples en colère s’unissent
Parce que si l’austérité a été appliquée avec une brutalité sans précédent en Grèce, elle est aussi mise en œuvre dans tous les pays d’Europe.
Et les dernières grèves et manifestations de masse en Italie, en Belgique ou encore en Espagne ont mis en évidence des aspirations communes à un salaire et un logement décents, à l’accès aux soins et à l’éducation pour tous, au partage du travail entre tous. En France aussi, de nombreuses grèves éclatent un peu partout pour des augmentations des salaires et pour l’embauche. Pour que ces aspirations se réalisent, nous devrons nous en prendre directement à ceux qui nous font les poches, nous en prendre aux profits des banques et des grands groupes capitalistes.
Cela nécessitera l’élan international et solidaire de tous les travailleurs, avec nos méthodes, dans la rue, par la grève, ne comptant que sur la force de nos mobilisations d’ensemble, par-delà les frontières. Et c’est seulement à ce moment-là que nous serons en position de force face aux puissances du capital !
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Legrand : un premier round !
Pas de sous ! 0,1% d’augmentation de salaire, c’est ce que proposait la direction de Legrand ! Pourtant, des sous ce n’est pas ce qui manque chez Legrand. Les actionnaires vont toucher 4,8% de dividendes supplémentaires. 279 millions d’euros leur seront distribués. 279 M€ piqués sur le travail de tous les salariés du groupe, de l’argent qui disparaît au détriment des salaires et de l’embauche !
Y a de quoi être en rogne, et c’est pour cela que durant plus d’une semaine, des centaines de travailleurs ont débrayé pour signifier leur colère à la direction. Celle-ci a dû mettre en sourdine son arrogance, ne s’attendant pas à cette réaction. Finalement, elle a lâché sur 35 nouvelles embauches et 1% d’augmentation avec un minimum de 30€ pour les bas salaires. C’est loin du compte, mais cette mobilisation des salariés a tout de même fait un peu reculer la direction et a montré que le malaise est profond tant sur les conditions de travail que sur les salaires.
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Enseignement : rien ne va plus !
Dans l’enseignement aussi, blocage des salaires et conditions de travail déplorables ont fait que les enseignants sont descendus dans la rue il y a quinze jours. Il manque d’agents techniques, d’enseignants, d’animateurs...
La diminution du recrutement avec la politique de baisse drastique du nombre de fonctionnaires, finit par aboutir à une situation intenable et catastrophique pour les enfants. A force de supprimer des postes de remplaçants, la Haute-Vienne vient de battre des records en nombre de classes sans maître, depuis quelques semaines (du 9 au 13 février, 206 journées/classes pas remplacées !).
Le personnel de l’éducation, parents et lycéens , ont mille fois raison de protester contre cette Éducation Nationale au rabais.
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Dividendes et chômage au plus haut
Les sommes versées aux actionnaires pour l’année 2014 par les entreprises du CAC 40 sont proches d’un record historique. Elles se montent à la bagatelle de 56 milliards d’euros. Pour les seuls dividendes, cela représente une augmentation de 25 % par rapport à 2013.
Le gouvernement n’en continue pas moins avec ses allégements de taxes et autres aides dans le cadre de son « Crédit d’impôts compétitivité emplois ». Alors que pour les patrons la compétitivité c’est la réduction des emplois pour l’accroissement des profits.
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Ukraine : massacres et mascarades
Hollande, Merkel, Poutine et le président ukrainien Porochenko ont capté l’attention des médias avec leurs « accords de Minsk », censés déboucher sur un cessez-le-feu.
On peut douter que ces accords soient respectés. L’Ukraine est déchirée sous l’influence des puissances occidentales d’un côté, de Poutine de l’autre, chacun cherchant à se tailler sa zone d’influence. Et dans un camp comme dans l’autre ce sont des potentats locaux, des oligarques corrompus qui se battent pour leur pouvoir d’exploiter les richesses et les travailleurs du pays.
La population ukrainienne n’a rien à gagner dans cette guerre. Pas plus qu’elle n’aurait à gagner d’une intervention occidentale. Il lui faudrait une nouvelle révolte, dirigée cette fois-ci contre la guerre et contre les rapaces des deux camps.
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SNCF : les grévistes imposent des embauches
Le 6 février, deux contrôleurs ont été violemment agressés sur la ligne Lyon-Grenoble. En quelques heures, la grève spontanée des agents de contrôle s’est étendue à toute la région et quelques autres dépôts. En gare de Lyon-Part-Dieu, les agents de l’accueil et de la plate-forme ont également exercé leur droit de retrait en soutien à leurs collègues.
Face à une direction qui prévoit de supprimer 1 100 postes cette année et néglige la sécurité des cheminots et des usagers, les grévistes montrent la voie à suivre. Ils ont obtenu la création de 8 postes et l’embauche de 8 CDD.
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Dassault fait la manche !
La France a signé un contrat incluant la vente de 24 avions Rafale pour près de six milliards d’euros à l’Égypte du général Al-Sissi. Financièrement l’Egypte est au bord du gouffre. Pour vendre ces avions que personne ne veut, la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur, (Coface), garantirait la transaction. En gros, si l’Egypte ne paye pas, ce sera à la charge du contribuable français, pour remplir les poches de Dassault !
Quand à Al-Sissi, qui fait taire la révolution de 2011 en réprimant dans le sang ceux qui s’opposent à son régime, le voilà doté d’une force de frappe colossale.
Armer les dictateurs et en toucher les dividendes, c’est ce que Hollande appelle défendre les libertés.